Les guitares sont reines, les rythmiques implacables, bref les morceaux sont efficaces… Ici les groupes s‘inspirent des formations mythiques des années 70, et aussi du blues, c’est l’école classique du rock’n’roll !
15 morceaux
Les années 90 et 2000 sont celles des croisements des expérimentations. On ose faire plus de choses, les paroles se libèrent. Les morceaux sont plus rugueux et puisent leurs inspirations dans un environnement qui s’élargit mais souvent assez sombres.
9 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
Les Naufragés en live à la salle Latreille le 20 mai 1994 - Archives Swing Easy
1990 - 2004
Organiser des concerts dans une discothèque, c’est le pari fou qu’on fait Daniel Vergne et Christine Souletie lorsqu’ils ont fondé l’association Swing Easy en 1990. Avec peu de moyens mais armés d’une détermination sans faille, les deux militants ont indéniablement métamorphosé le paysage musical tulliste.
Une période faste
1986. Alors qu’une révolte musicale secoue la France et qu’une scène dite alternative se développe sur tout le territoire, quatre jeunes corréziens décident de fonder l’association Rock à la Grange. L’objectif ? Organiser des concerts et faire vivre le rock alternatif en Corrèze ! « On s’est dit qu’on allait le faire et on l’a fait. Même si on ne savait pas vraiment comment on allait le faire », explique Daniel Vergne, l’un des membres de l’asso. L’aventure durera cinq ans et des groupes comme Peter And The Test Tube Babies, Scuba Drivers, Sheriffs, Rats, Les Thugs ou encore Parabellum fouleront le sol corrézien.
« Amener des musiques peu connues au cœur de la bête »
Christine Souletie explique l'intention de Swing Easy
Des concerts en discothèque
C’est dans cette mouvance que Swing Easy voit le jour en 1990, sous l’impulsion de Daniel Vergne et Christine Souletie. Cette fois-ci, les motivations des membres de l’association sont plus précises : il s’agit d’organiser des concerts dans un lieu fixe – la discothèque tulliste Le Blason – et d’offrir au public une large programmation artistique allant du rock au jazz en passant par le blues. « Ce qui nous intéressait, c’était d’amener des musiques peu connues au cœur de la bête », précise Christine. Pari réussi. Avec 45 concerts organisés (Fleshtones, Marcel Zanini, Calvin Russell, Pierre Vassiliu, Molodoï, Nine Pound Hammer, Pigalle, FFF…), la boîte de nuit voit défiler des milliers de spectateurs pendant deux ans et demi.
« Ce n’était plus Swing Easy qui contactait les groupes, c’était les groupes qui venaient à nous. Le rapport de force était inversé ».
Témoignage de Daniel Vergne
Puis, Le Blason a été ravagé par un incendie. L’association a alors déporté ses concerts à la Salle Latreille avant de reprendre ses quartiers dans la boîte de nuit flambant neuve. Malheureusement, entre la nouvelle déco, les multiples plaintes des riverains et les relations dégradées avec le propriétaire, l’heure n’est plus à la fête pour Swing Easy ! À la fin de l’année 1992, les membres de l’asso décident donc de revoir leurs ambitions et d’opter pour une nouvelle forme d’organisation. Désormais, les concerts auront lieu dans des bars et des salles polyvalentes !
L’identification d’un besoin
Le 31 octobre 1993, Les Sheriff enflamment la salle Latreille. 700 personnes ont fait le déplacement. C’est un succès ! Toutefois, celui-ci est vite entaché par une pétition qui circule contre les nuisances sonores. Des réunions sont alors organisées avec le maire Jean Combasteil et un besoin que personne n’avait encore jamais osé formuler se dessine : il faut un lieu adapté ! « Pour nous, c’était le début d’une prise de conscience. Il était indispensable d’avoir une salle dédiée et, pour la première fois, on se sentait en position de le faire », se souvient Daniel. Six mois plus tard, une convention est signée entre Swing Easy et la Ville de Tulle.
Les Sheriffs en live le 31 octobre 1993 à la salle Latreille - Archives Swing Easy
La fin d’une histoire…
L’association poursuit alors son activité de programmation tout en nourrissant l’espoir de voir naître, un jour, un espace dédié à la musique. Grâce au local mis à disposition par la mairie, elle constitue un fond musical composé de cassettes, de disques et de fanzines et met en place un système de prêt afin que mélomanes ou simples curieux puissent satisfaire leur soif de découvertes. Parallèlement, un projet de festival né dans l’esprit de la quinzaine de bénévoles qui participe quotidiennement au développement de l’asso. Plein la Tête voit le jour en novembre 1995 et une seconde édition est organisée l’année suivante.
L’aventure pourrait continuer mais, quelque peu fatigués de courir après des aides qui ne leur sont jamais accordées, Daniel et Christine décident d’en finir avec Swing Easy. « Notre demande c’était d’une part d’avoir un lieu mais aussi et surtout des moyens humains. On n’envisageait la pérennité que par une solidification de la structure et donc par une professionnalisation », précise Daniel. Ironie du sort, c’est à cet instant fatidique que la Ville de Tulle choisit d’attribuer à l’association la somme qu’elle attend depuis des années ! « Comme on avait arrêté, on a dit qu’on ne prendrait pas l’argent et on a poussé la ville à le verser à Elizabeth My Dear qui organisait son premier festival Ô Les Chœurs. Ils avaient un objet similaire au nôtre et en avaient besoin. »
…et le début d’une autre
Malgré l’arrêt de Swing Easy, Daniel et Christine continuent tout de même à travailler sur le projet de salle. « C’était un bras de fer permanent mais une volonté municipale commençait à s’installer donc ce n’était pas le moment d’abandonner », explique Christine. Ils constituent un groupe de travail avec PEC, Accords et Cris, Subculture, la FAL, l’ADIAM, l’ASSECARM et la Ville de Tulle et, en juin 1998, une réunion a lieu à la mairie : un bâtiment, situé impasse des Batignolles, vient d’être acheté ! De réunions en réunions, le projet avance. On discute, on calcule, on planifie, on s’organise. Mais tout tombe finalement à l’eau en juin 2001. Un nouveau lieu est alors évoqué, à côté du boulodrome de l’Auzelou. Cette fois-ci, c’est la bonne ! L’association Des Lendemains Qui Chantent est constituée en 2002 et c’est Daniel Vergne qui est nommé à sa présidence. Deux ans plus tard, la Scène de Musiques Actuelles sortira de terre.
Sur les écrans, sur les murs
Les effigies s’imposent.
C’est sûr c’est beaucoup moins dur
Quand on croit en quelque chose.
Les Thugs – Des Lendemains Qui Chantent – 1997