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Elizabeth My Dear, 21 ans et pas une ride !

Elizabeth My Dear a toujours été un peu en avance sur son temps

Épopées

Elizabeth My Dear, 21 ans et pas une ride !

1997 à aujourd'hui

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Plus de 20 ans déjà qu’Elizabeth My Dear participe à la promotion des musiques actuelles en Corrèze. Fondée en juillet 1997 par un groupe de passionnés de musique et d’art en général, l’association s’inscrit dans le sillage de Swing Easy.

Elizabeth My Dear ? 

Un hymne écossais !

« C’est le nom d’un hymne écossais sur un album des Stone Roses, à vocation universelle et interplanétaire. L’association s’en est inspirée pour monter notamment un festival dans une enclave historique tulliste à laquelle elle est très attachée. C’est ainsi que Nicolas Auzeloux définit l’association ». Si le programmateur historique du festival Ô les Chœurs estime avoir fait son entrée dans le monde du spectacle vivant de manière progressive, sans véritable « coup de foudre musical », il garde tout de même un vif souvenir du mythique concert des Sheriff organisé par Swing Easy à la salle Latreille, en avril 1992.

La salle était blindée, il y avait 800 personnes. Tulle était une place forte avant. Les fondateurs de Swing Easy étaient des prescripteurs.

Les Sheriffs sur scène - 19 avril 1992 - Archive Swing Easy

Les Sheriffs sur scène - 19 avril 1992 - Archive Swing Easy

Une époque un peu moins rock’n’roll…

Durant les premières années d’existence d’Elizabeth My Dear, Daniel Vergne et Christine Souletie ont d’ailleurs été membres du conseil d’administration. « Leur présence a participé à nous former, ça nous a permis d’acquérir de l’expérience et de prendre conscience des prises de responsabilité nécessaires. Mais, au fur et à mesure du développement de l’association, de l’ampleur des manifestations, on a aussi développé d’autres choses, notamment de l’autonomie et un sens de la gestion ».

Toutefois, programmer des concerts, trouver des lieux adéquats et faire vivre une association s’avère être bien plus compliqué qu’auparavant ! « Aujourd’hui, les normes techniques ont changé », note Nicolas Auzeloux. La soirée-concerts programmée en novembre 2016 au Palace en est l’exemple le plus éloquent. Alors qu’Elizabeth My Dear avait prévu d’investir l’ancien cinéma tulliste afin « d’y amener un dernier souffle de vie », une décision administrative relative à des problématiques de sécurité a contraint l’association à se retrancher, au dernier moment, dans la salle Marie-Laurent. « C’était un peu moins vivant mais les contraintes renforcent l’aventure humaine. Quand on n’est pas dans le confort, on est obligés de se prendre en main », note Jérôme Monteil, le président de l’association.

La flambée des tarifs

Maintenant, c’est beaucoup plus complexe. Les négociations sont plus dures.

Cependant, si la programmation de concerts est de plus en plus compliquée, c’est d’abord pour des raisons financières. « Il y a beaucoup d’argent mais pour de moins en moins de gens. Et, surtout, il y a de moins en moins d’argent pour les associations. Avant, on pouvait trouver des têtes d’affiche assez facilement, à des budgets raisonnables. On avait le luxe de pouvoir choisir. Maintenant, c’est beaucoup plus complexe. Les négociations sont plus dures. Les tourneurs comprennent la problématique locale, ils s’adaptent à minima, mais ça ne suffit pas ».

En 2002, Nicolas a programmé Massilia Sound System pour 30 000 francs dans le cadre du festival Ô les Chœurs et, en 2011, il a fait venir Christine and the Queens « pour 200 balles, en première partie d’AaRON ». Pourtant aujourd’hui, il « galère pour trouver un groupe à 4000 euros qui fera peut-être seulement 150 entrées à Tulle ». En cause ? Les lieux qui ont beaucoup d’argent et qui font flamber les tarifs, le système de concurrence entre les tourneurs mais aussi la multiplication des festivals autour des musiques actuelles. « Maintenant, toutes les villes ont leur festival. Il ne s’agit plus de culture et de musique mais de communication et de tourisme ».

Un attachement au territoire

  Le public tulliste est un public rock : il consomme et, ça aussi, ça nous sauve.

C’est avec le Barathon, le off du festival Ô les Chœurs, que Nicolas se sent le plus libre dans sa fonction de programmateur. « Grâce à la gratuité et à l’absence de retours financiers, on peut faire de l’artistique beaucoup plus facilement. C’est paradoxal mais c’est comme ça ». Il se souvient avoir notamment programmé Cascadeur au Richelieu et le groupe de rock indépendant américain, Swell, à Des Lendemains Qui Chantent. « Avant, on essayait de faire plaisir à tous les membres du CA et de mettre en lumière l’ensemble des musiques actuelles. On cumulait facilement les publics. Mais aujourd’hui, on est obligés de spécialiser un peu plus nos soirées pour que les gens viennent ».

Malgré les changements et l’indispensable adaptation qu’ils impliquent, Jérôme et Nicolas n’ont pas envie d’abandonner le territoire corrézien. Ce qui les sauve, c’est que « Tulle est à la croisée de quelques chemins ».  Et, la crise du disque battant son plein, les groupes sont obligés de faire des tournées pour vivre de leur musique ! « Puis, il faut dire que le public tulliste est un public rock : il consomme et, ça aussi, ça nous sauve », plaisantent-ils.

Le magazine Subculture consacre une page aux activités de l'association - Automne 2002 - Archives Dlqc

Le magazine Subculture consacre une page aux activités de l'association - Automne 2002 - Archives Dlqc

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