Les années 90 et 2000 sont celles des croisements des expérimentations. On ose faire plus de choses, les paroles se libèrent. Les morceaux sont plus rugueux et puisent leurs inspirations dans un environnement qui s’élargit mais souvent assez sombres.
9 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
La chanson à texte dispose d’une place importante en France avec l’héritage des grands auteurs. Les textes et les messages qu’ils sont mis en avant. La poésie est à l’honneur mais les revendications, humanistes, sociales ou écologiques ne sont jamais bien loin.
15 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
1980 - 1994
Dans les années 80, les boites de nuit font légion en France. C’est pendant cet âge d’or que l’une d’entre elles ouvre à Tulle. Ces temples de la musique enregistrée font danser les foules sur les rythmes du moment. De la musique enregistrée mais pas seulement.
Flambant neuf au début des années 80, Le Blason brille de tout son éclat à la lumière des spots et lasers en tous genres. La jeunesse corrézienne se masse dans les escaliers qui mènent au troisième étage du bâtiment qui héberge désormais la Mission Locale. La vaste piste de danse est constituée de 3 niveaux. Les larges miroirs qui l’entourent lui donne une impressionnante grandeur. Les conditions sont idéales pour danser sur Earth Wind And Fire, Kool And The Gang, s’adonner aux jeux de séduction et faire la fête.
Au début des années 90, les gérants cherchent à faire vivre le lieu en dehors des week-ends : « Un jour dans la rue, on croise le DJ du Blason, c’est lui qui nous reparle de cette histoire de faire des concerts » explique Daniel Vergne qui fréquente le lieu.
Cette proposition donne rapidement naissance à l’association Swing Easy conduite par Daniel et Christine Souletie. Des rencontres avec l’équipe du Blason permettent de définir les engagements de chacun : la fréquence de la programmation, les esthétiques, bref, qui fait quoi.
« Aujourd’hui je ne me pointerais pas dans une boite de nuit à dix heures du soir, payer 50 balles pour aller voir un concert d’un groupe que je ne connais pas »
La taille du lieu est adéquate pour faire des concerts, le niveau le plus élevé de la piste de danse fait office de scène. Le premier concert est donné le 12 juillet 1990 et assuré par le Big Band 31, la programmation mêle le jazz et le rock. Les concerts se succèdent le jeudi tous les quinze jours et bien que les premières fréquentations soient humbles, elles sont prometteuses.
« Pour des jeudis soir à Tulle, avec un lieu qui ouvrait à 22h, des concerts qui devaient démarrer vers 22h30 ou 23h, des entrées et des consommations payantes, les résultats étaient plutôt positifs » précise Daniel.
Le big band toulousain est inconnu à Tulle. C’est un test grandeur nature. Les programmations sont risquées, peu de groupes sont exposés médiatiquement.
Le patron, Laurent Trouillaud, joue le jeu à fond. « Il a toujours été très respectueux du financement. Il payait presque tout. Je tiens à lui rendre hommage, il payait rubis sur l’ongle, il a toujours été nickel. Les groupes étaient toujours logés à l’hôtel et nourris au restaurant. Ça lui coûtait cher, le big band, ils devaient être une quinzaine ».
Les concerts s’enchaînent, 56 groupes y jouent jusqu’en décembre 1993. Le Blason gagne ses lettres de noblesse sur la carte du rock en France. Les lieux sont rares à Tulle pour voir des concerts et le public est curieux. « Aujourd’hui je ne me pointerais pas dans une boite de nuit à dix heures du soir, payer 50 balles pour aller voir un concert d’un groupe que je ne connais pas. »
Certains concerts sont difficiles, mais parfois les éléments ne sont pas pas du côté des organisateurs : « Le jour de Western Electric il avait neigé du matin au soir. Il y a eu 4 entrées, c’était pas glorieux pour eux, le groupe avait réussi à venir mais pas le public. » raconte Daniel.
Certains concerts restent au contraire gravés dans la mémoire collective, c’est le cas pour les Fleshtones le 30 avril 1991. C’est la soirée parfaite : la boite est pleine à craquer avec près de 700 personnes.
Cette aventure sera dignement fêtée 20 ans plus tard. Swing Easy et Des Lendemains Qui Chantent programmeront à nouveau Les Fleshtones pour une date anniversaire où chacun avait résolument la tête tournée vers l’avenir.