Les guitares sont reines, les rythmiques implacables, bref les morceaux sont efficaces… Ici les groupes s‘inspirent des formations mythiques des années 70, et aussi du blues, c’est l’école classique du rock’n’roll !
15 morceaux
Les années 90 et 2000 sont celles des croisements des expérimentations. On ose faire plus de choses, les paroles se libèrent. Les morceaux sont plus rugueux et puisent leurs inspirations dans un environnement qui s’élargit mais souvent assez sombres.
9 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
1990 - Aujourd'hui
C’est par écrans interposés que la discussion s’entame avec Yvan, et pour cause, le natif de Tulle a depuis longtemps fait ses valises. Mais bien qu’il vive désormais entre Londres et le nord de la France, il n’en garde pas moins des attaches solides en Limousin.
Amusé d’être interrogé sur son enfance, Yvan raconte sa jeunesse dans le quartier de Souilhac de Tulle. Ses parents y tenaient un troquet fréquenté par les ouvriers et les habitants du quartier. Rien ne le prédestinait à se consacrer à la musique. Rien, jusqu’à ce jour de fête du lycée Edmond Perrier. Pour lui c’est le choc. Visavis est sur scène avec ses guitares électriques, blousons en cuir et lunettes de soleil, c’est encore un jeune groupe à ce moment-là. Nous sommes en juin 1984, Yvan y voit bien plus avec ses yeux de collégien. La guitare devient une évidence.
Sans s’y opposer catégoriquement, ses parents ne l’encouragent pas dans cette voie. À force d’accumuler les pourboires au bar, il a pu s’offrir sa première guitare. Et grâce aux cours d’électrotechnique qu’il reçoit au Marquisat, il bricole sa chaîne Hi-Fi pour la transformer en ampli. Il ne sait pas encore vraiment accorder sa guitare, encore moins comment former un accord. Il apprend l’instrument seul, avec ce qu’il faut de patience pour sortir un son, l’oreille vissée à la radio pour disséquer ce qu’il entend.
« Je n’oublierai jamais le jour où j’ai vu Visavis, ce sont eux qui m’ont influencé. Les gens oublient souvent ce petit détail, ça a été un déclic pour moi. »
Il débarque à Limoges à la veille de ses 20 ans, il y intègre rapidement les Blues Devils, un groupe de rockabilly. Le groupe se forme tout juste sur les cendres des Deecats et Bee Dee Key en est le chanteur. Il joue la première fois sur scène lors de la fête de la musique, rue de la Boucherie. Passionné, il se frotte également à l’organisation de concerts, il s’y était initié auprès de Rock à la Grange un peu plus tôt. Il fonde à son tour deux associations à Limoges : Trashcamp et Nervous Breakdown avec lesquelles il invite de nombreux groupes et se prend au jeu. Ce qui l’intéresse au fond c’est de faire venir les gens au concert.
« Organiser des concerts c’est bien, mais qu’il y ait du monde c’est difficile. Surtout quand c’est de la musique qui passe ni à la radio ni à la télé, mais qui est de grande qualité, c’est notre travail d’aider cette culture-là. »
The Blue Devils - Tornado
Au retour d’un voyage aux États-Unis avec une pédale de reverb en poche, Yvan fonde un nouveau groupe de surf music à Limoges : Showman and Thunderous Staccatos. Une de leurs chansons enregistrée sur un ghetto blaster figurera sur un 45 tours à San Francisco sans que les musiciens ne puissent l’expliquer. Le disque traverse l’Atlantique une seconde fois pour parvenir jusqu’aux oreilles de John Peel de la BBC Radio One, il diffuse le titre lors d’une de ses célèbres Peel Session. Cette succession d’événements amènera le groupe à se produire sur la scène du London Forum en ouverture de Dick Dale en 1995 !
En 1996, il décide avec sa compagne de s’installer pour quelques temps dans la capitale londonienne. Il fait des petits boulots pour vivre, mais c’est en qualité de DJ sous le nom d’Healer Selecta qu’il s’illustre. Son credo : la musique vintage. Il y a la queue devant El Paso, l’établissement où il joue ses galettes chinées ça et là. Le succès est tel que le patron lui propose d’animer d’autres soirées. Il rechausse sa casquette d’organisateur en mettant sur pied les soirées open mic « Raison d’être » tous les mardis soir. À la façon d’une scène ouverte, des artistes en quête d’un coup de pouce viennent jouer quelques morceaux. Charlie Winston et les Noisettes y font notamment leurs armes. Son activisme lui vaudra d’être nommé français le plus influent de Londres en 2012.
Le vintage est devenu plus qu’une une marque de fabrique pour Yvan. Expert en la matière, il organise également aujourd’hui le Vintage weekender, festival de Roubaix, tout en continuant à développer sa carrière musicale et sillonne les routes avec son groupe, les Dustaphonics.
Clip de Party Girl - Dustaphonics