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Épopées

C’est un métier rocker ?

1990 - Aujourd'hui

#société #conservatoire #Diamantseternels #Ejectés #intermittents

L’intermittence du spectacle est un régime d’assurance chômage. Il permet de percevoir des allocations les jours non travaillés. De nombreux métiers sont concernés : musicien, cadreur, éclairagiste, sonorisateur… Et au fait, c’est un métier rocker ?

Un régime spécifique qui remonte au Front Populaire

Il est créé pour le cinéma en 1936 pour que les menuisiers, électriciens puissent renoncer à un contrat chez un employeur à l’année et devenir disponibles pour des périodes de tournages ponctuelles de quelques mois. En 1968 et 1969, le régime s’ouvre au spectacle vivant et comprend les artistes et les techniciens. Il compte 9 060 allocataires en 1984, 41 038 en 1991, et 106 000 en 2013.

Appliquer la théorie

Pour être allocataire, il faut justifier un certain nombre d’heures travaillées, avoir des fiches de paies et des contrats de travail. Or, il est bien difficile pour un jeune groupe d’y accéder : les coûts augmentent, la paperasse s’accumule. « C’est bien comme système sauf que c’est pas si simple. Parce que dans ces cas-là il faut avoir un salaire et payer des charges. Quand tu fais la tournée des bars et que tu gagnes 200 ou 300 euros pour le groupe c’est compliqué. On a commencé Stef et moi sur l’intermittence. Ce n’était pas facile, ça donnait un groupe à deux vitesses » explique Franck, batteur des Ejectés.

« Si j’avais su, peut être que j’aurais réfléchi autrement, mais je n’ai pas tilté le truc. Je ne voyais pas comment en faisant de la pop et mes chansons à deux balles je pouvais gagner de l’argent »

Sébastien Chadelaud - Pornboy

Sébastien Chadelaud sur la scène Des lendemains Qui Chantent en 2005 avec Pornboy en trio. Photo Jacky Chevrier.

Sébastien Chadelaud sur la scène Des lendemains Qui Chantent en 2005 avec Pornboy en trio. Photo Jacky Chevrier.

Passion ou professionnalisation ?

Les débouchés dans le rock’n’roll sont faibles. Mais on acquiert des compétences au fil du temps : musicales à force de répétitions et aussi techniques en se frottant au matériel au pied levé. Des vocations naissent, les musiciens deviennent techniciens du spectacle et se spécialisent dans le son pour les uns, l’éclairage pour les autres. Une génération d’intermittents du spectacle nait dans cette décennie 90 et structurent encore aujourd’hui le paysage musical. Pierre Fleygnac, Jean-Paul Peyrat, Jean-Luc Gildore, Stéphane Guilbot, Jean-Luc Roudière et d’autres deviendront des professionnels incontournables.

L’enseignement est également une voie de conversion professionnelle. Les musiciens se tournent vers le professorat qui apporte en sus de la stabilité car il n’est pas question ici d’intermittence. Michel Lacombe du Sylvie Flash Gang est directeur de l’école de musique de Malemort, Franck Constant ex-Éjectés enseigne au conservatoire de Tulle, tout comme Sébastien Chadelaud qui mène en parallèle son groupe Diamants Éternels. Tous ou presque d’ailleurs continuent leurs activités musicales de façon plus ou moins ponctuelles.

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