Les années 90 et 2000 sont celles des croisements des expérimentations. On ose faire plus de choses, les paroles se libèrent. Les morceaux sont plus rugueux et puisent leurs inspirations dans un environnement qui s’élargit mais souvent assez sombres.
9 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
La chanson à texte dispose d’une place importante en France avec l’héritage des grands auteurs. Les textes et les messages qu’ils sont mis en avant. La poésie est à l’honneur mais les revendications, humanistes, sociales ou écologiques ne sont jamais bien loin.
15 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
1990 - Aujourd'hui
L’intermittence du spectacle est un régime d’assurance chômage. Il permet de percevoir des allocations les jours non travaillés. De nombreux métiers sont concernés : musicien, cadreur, éclairagiste, sonorisateur… Et au fait, c’est un métier rocker ?
Il est créé pour le cinéma en 1936 pour que les menuisiers, électriciens puissent renoncer à un contrat chez un employeur à l’année et devenir disponibles pour des périodes de tournages ponctuelles de quelques mois. En 1968 et 1969, le régime s’ouvre au spectacle vivant et comprend les artistes et les techniciens. Il compte 9 060 allocataires en 1984, 41 038 en 1991, et 106 000 en 2013.
Pour être allocataire, il faut justifier un certain nombre d’heures travaillées, avoir des fiches de paies et des contrats de travail. Or, il est bien difficile pour un jeune groupe d’y accéder : les coûts augmentent, la paperasse s’accumule. « C’est bien comme système sauf que c’est pas si simple. Parce que dans ces cas-là il faut avoir un salaire et payer des charges. Quand tu fais la tournée des bars et que tu gagnes 200 ou 300 euros pour le groupe c’est compliqué. On a commencé Stef et moi sur l’intermittence. Ce n’était pas facile, ça donnait un groupe à deux vitesses » explique Franck, batteur des Ejectés.
« Si j’avais su, peut être que j’aurais réfléchi autrement, mais je n’ai pas tilté le truc. Je ne voyais pas comment en faisant de la pop et mes chansons à deux balles je pouvais gagner de l’argent »
Sébastien Chadelaud - Pornboy
Sébastien Chadelaud sur la scène Des lendemains Qui Chantent en 2005 avec Pornboy en trio. Photo Jacky Chevrier.
Les débouchés dans le rock’n’roll sont faibles. Mais on acquiert des compétences au fil du temps : musicales à force de répétitions et aussi techniques en se frottant au matériel au pied levé. Des vocations naissent, les musiciens deviennent techniciens du spectacle et se spécialisent dans le son pour les uns, l’éclairage pour les autres. Une génération d’intermittents du spectacle nait dans cette décennie 90 et structurent encore aujourd’hui le paysage musical. Pierre Fleygnac, Jean-Paul Peyrat, Jean-Luc Gildore, Stéphane Guilbot, Jean-Luc Roudière et d’autres deviendront des professionnels incontournables.
L’enseignement est également une voie de conversion professionnelle. Les musiciens se tournent vers le professorat qui apporte en sus de la stabilité car il n’est pas question ici d’intermittence. Michel Lacombe du Sylvie Flash Gang est directeur de l’école de musique de Malemort, Franck Constant ex-Éjectés enseigne au conservatoire de Tulle, tout comme Sébastien Chadelaud qui mène en parallèle son groupe Diamants Éternels. Tous ou presque d’ailleurs continuent leurs activités musicales de façon plus ou moins ponctuelles.