Les années 90 et 2000 sont celles des croisements des expérimentations. On ose faire plus de choses, les paroles se libèrent. Les morceaux sont plus rugueux et puisent leurs inspirations dans un environnement qui s’élargit mais souvent assez sombres.
9 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
La chanson à texte dispose d’une place importante en France avec l’héritage des grands auteurs. Les textes et les messages qu’ils sont mis en avant. La poésie est à l’honneur mais les revendications, humanistes, sociales ou écologiques ne sont jamais bien loin.
15 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
Ultimate Zero en concert - Photo William Deboix - Archives Swing Easy
1980 - 2000
Les conditions de vie en tournée sont rarement confortables. Avant de partir on n’oublie rien, quelques vêtements, un bon livre et son walkman à cassettes. Nos proches savent que l’on va être difficilement joignables pendant quelques jours alors en cas de problème on leur a communiqué les adresses et les numéros de fixe des lieux où l’on va aller jouer.
Radioactive Kids en concert à la salle de saint Mexant le 6 mai 1988 - Archive Rock à la grange
Tout commence dans le van, et on y est serré. Tout doit rentrer : instruments, amplis et musiciens ! Le Citroën J5 tôlé a son petit succès chez les rockers : le volume est intéressant, il est fiable et il y en a beaucoup sur le marché de l’occasion. C’est idéal pour avaler les kilomètres qui séparent le groupe du lieu du concert.
On se donne rendez-vous au local de répétitions pour charger le matériel. Tout le monde est presque à l’heure. Chacun est de bonne humeur : c’est toujours un plaisir de prendre la route, de partir un peu à l’aventure. Seul problème, il n’y a pas assez de places assises dans le van dès que l’on est plus de trois.
Prendre le volant est une bonne option : on est assis et plutôt proche des commandes du radiocassette et du chauffage. C’est que c’est mal isolé un J5 !
Une partie des musiciens doit se trouver une place sur une caisse de matériel à l’arrière et s’assoit sur un morceau de mousse, un duvet ou un oreiller. Il n’est pas toujours question de ceinture de sécurité.
Le J5 est le moyen de transport intermédiaire : c’est entre le véhicule personnel auquel on a retiré la banquette arrière et le fourgon Iveco !
Ah, l’Iveco, la classe !! Le même que Les Sheriffs, signe de réussite !
Après quelques heures sur la route, on arrive sur place et les habitudes reviennent vite : on décharge, on attend, on s’installe, on balance, on démonte, on attend, on nous offre un verre, on mange, on attend, on remonte le matériel, on se ré-installe, on joue, on démonte, on range. Enfin, on charge le van , il est déjà tard.
Moment convivial lors du concert organisé le 6 mai 1988 avec Real Cool Killers, Mord'hum solution et Radioactive Kids. Archives Rock à la Grange
Après l’effort le réconfort, on finit la soirée avec l’orga, on peut boire quelques verres avant d’aller se coucher. C’est l’occasion de passer un moment ensemble, de créer des liens et de nouer des amitiés. C’est comme ça que l’on construit son réseau alors on note les bonnes adresses dans nos calepins. On s’échange les bons plans et on se promet de se revoir dès que possible.
Pour passer la nuit, les chambres d’hôtels sont rares. Bien qu’ils soient de bonne volonté, les organisateurs de concerts ont très peu de moyens. C’est souvent une association désargentée ou un café concert qui prend un risque financier. Alors, selon le lieu, on dort à l’étage du bar où des matelas sont disposés au sols, parfois même directement sur le lieu du concert.
Le nuit chez l’habitant est une option prisée. C’est souvent un organisateur ou un bénévole.
Le lendemain rebelote, il faut reprendre la route. Une dernière poignée de main avec nos hôtes et on grimpe dans le camion. Si on est tête d’affiche on doit partir tôt le matin pour rallier la balance qui est prévue en début d’après midi. La première partie balancera en dernier et pourra se lever plus tard.
Les yeux collent encore un peu et la carte Michelin dépliée sur les genoux n’a rien de très claire avec les vibrations du moteur diesel. Mais depuis le temps qu’on sillonne les routes on commence à les connaître…
Concert organisé le 6 mai 1988 avec Real Cool Killers, Mord'hum solution et Radioactive Kids. Archives Rock à la Grange
Quelques aires d’autoroute et autres pause pipi plus tard, on est à nouveau sur place. Un nouvel endroit avec de nouveaux visages et de nouvelles bonnes volontés. On descend du van et on serre de nouvelles mains, embrassons de nouvelles joues. Le régisseur technique s’approche rapidement de nous, encore tout engourdis du voyage pour que l’on installe notre matériel. Ok, on mangera plus tard.