Les guitares sont reines, les rythmiques implacables, bref les morceaux sont efficaces… Ici les groupes s‘inspirent des formations mythiques des années 70, et aussi du blues, c’est l’école classique du rock’n’roll !
15 morceaux
Les mélodies sont mises à l’honneur et le chant trouve ici une place majeure. Les compositions sont le plus souvent mélancoliques et tristes, les tempi sont plus lent. Ces esthétiques ont un succès retentissant au début des années 2000.
13 morceaux
La chanson à texte dispose d’une place importante en France avec l’héritage des grands auteurs. Les textes et les messages qu’ils sont mis en avant. La poésie est à l’honneur mais les revendications, humanistes, sociales ou écologiques ne sont jamais bien loin.
15 morceaux
Les technologies occupent de tout temps une place majeure dans l’évolution de la musique, ces esthétiques sont les dernières à apparaître. Les sons sont synthétiques ou samplés, les formes plus urbaines.
12 morceaux
Extrait de l'affiche des Têtes d'Ouf
1995 - 2012
On pourrait penser que l’esprit punk n’est plus très à la mode au milieu des années 90, mis de côté par la déferlante grunge de Nirvana. Mais de la même façon qu’il survit à la New Wave, il résiste. Quelques irréductibles le font vivre en Corrèze. Jérôme Marquet alias Djouf est l’un deux. C’est autour de sa personnalité exubérante et fantasque que le groupe se bâtit.
Bien qu’il se fasse offrir une guitare à l’adolescence, c’est vers la batterie qu’il se tourne pour faire ses premières expérimentations. Le choix de cet instrument est le fruit d’une rencontre avec Pierre Cauty, batteur bien connu des Singlar Blou. Il se procure rapidement un instrument et monte un groupe dans la foulée, comme une évidence, en proposant à ses amis guitaristes de venir le rejoindre chez lui à Aubazine. Sa batterie trône au milieu du salon comme une invitation à se rassembler autour. Le groupe est constitué uniquement de garçons. Ils choisissent un nom trivial. Les répétitions des « Glaouis en Feu » ont l’allure de bœufs et l’ambiance est au rendez-vous.
Jérôme veut chanter en plus de jouer la batterie, mais ses mains sont prises par les baguettes et c’est impossible de tenir le micro pour chanter. Il ne peut guère bouger et aucun d’eux ne dispose de pied de micro. Débrouillard, il accroche le câble du micro au plafond et le laisse pendre à l’envers jusqu’à lui. Tout cela est artisanal mais tout le monde prend du plaisir.
A force de séances de Jam, le groupe d’amis donne tout de même un concert ou deux, presque par inadvertance. Ils jouent notamment « Chez Nanou » à Millevaches pour une fête de la musique.
Les Têtes d'Ouf en concert à la Fourmi à Limoges, décembre 2008 - source Myspace du groupe.
La composition du groupe évolue suite au départ d’un guitariste. Karine les rejoint. Avec une femme dans le groupe, le nom ne convient plus. Ils deviennent alors « Les Têtes d’Ouf », nous sommes en 1995. La formation se stabilise. Karine et Thierry sont à la guitare, Jérôme délaisse la batterie pour se consacrer au chant, un autre Jérôme dit Zaz prend les baguettes, Kalou est à la basse et Manu aux percus. Plus tard, Karine quittera le groupe à son tour et sera remplacée par Laurent, ancien guitariste de VAE et Kalou sera quand à lui remplacé par Sylvain.
Les musiciens répètent tous les dimanches dans le grenier transformé en salle de répétitions chez Djouf. Petit à petit, le bouche à oreilles et le jeu des connaissances permettent au groupe de se produire sur des petites scènes. Le réseau de chacun des musiciens propose des opportunités. Karine connaît du monde à Aurillac, les autres ont des contacts un peu partout en Corrèze. C’est le temps des concerts dans les bars. Ils s’y rendent à deux ou trois voitures, chargeant les coffres d’instruments et de matériel de sonorisation, le tout en jonglant avec les emplois du temps de chacun.
Offrir des verres au public correspond à la vision du partage que doit représenter un groupe sur scène. Un concert, c’est une rencontre.
Jérôme "Djouf" Marquet
Les musiciens ont le goût de la fête et de la scène. Ils assurent le spectacle une quinzaine de fois par an sur les scènes de la région. Ils s’entourent d’un sonorisateur et d’un éclairagiste régulier. Les concerts prennent de l’ampleur et le groupe trouve son identité. Les Têtes d’Ouf imaginent une scénographie avec Lulu leur éclairagiste : ils habillent des guéridons en aluminium habillés de plaques en plexiglas. Le tout est surmonté d’un seau à Champagne transparent avec de la glace et des bouteilles de vodka dedans. La lumière se diffuse à travers l’installation. Ils offrent des coups à boire au public. Jérôme occupe l’espace scénique, il porte un nez de clown et un haut de forme qu’il a fait faire sur mesure en feutrine de lapin.
Distribution de vodka pendant le concert à Des Lendemains Qui Chantent en première partie de Parabellum - Source Myspace du groupe
Dès 2005, ce sont les années fastes. Le groupe arpente les grosses scènes du coin, certaines dates seront marquantes comme cette clôture d’une soirée au festival de Davignac. Le 26 avril 2008, ils ferment le bal après Bee Dee Kay and The Rollercoaster et The Bellrays qui avaient surchauffé le public. Le chapiteau était plein à craquer et l’ambiance très festive. Les musiciens se souviennent également du concert qu’ils ont donné à Des Lendemains Qui Chantent en ouverture de Parabellum en 2008. Pour marquer le coup, ils reprennent « Les Fantômes du Pogo » avec leur autorisation. Cette reprise sonne comme un hommage tant ils sont influencés par cette scène punk que Parabellum a porté comme les Béruriers Noirs , les Ramones et Dead Kennedys.
D’autres sorties des Têtes d’Ouf sont remarquées à l’image de deux fêtes de la Musique à Tulle en 2011 et 2012. Toujours plus créatif, le groupe s’empare des codes de l’électro et loue un petit camion plateau pour déambulation. Une fois l’accord de la mairie obtenu, ils installent les instruments et une sono sur la remorque, chacun se fraie une place dans l’espace restreint. Ils sillonnent les rues de la ville et s’arrêtent à certains endroits bien choisis, entament des ping-pong musicaux avec les autres groupes, ce qui ne sera pas du goût de tous.
Ils remettent le couvert l’année suivante en 2012 et voient les choses en plus grand. C’est un poids lourd qui sera leur scène, la sono alimentée par un groupe électrogène, est plus puissante que l’année précédente. Ils se postent au carrefour de l’avenue Charles de Gaulle, à l’angle de la Rotonde et orientent la scène vers la Préfecture. La puissance de leur concert sera remarquée et empêchera par moment d’autres groupes de jouer. Les Têtes d’Ouf avaient copieusement alimenté le bouche à oreilles les jours précédent l’événement, tant et si bien qu’un public nombreux est venu se masser devant eux pour vivre une fête de la musique originale.
Les Têtes d’Ouf se séparent naturellement quelques temps après. Ils ont alimenté les scènes corréziennes pendant une quinzaine d’années pour le plus grand plaisir des amateurs de pogo. Les protagonistes continuent pour certains encore aujourd’hui leurs activités musicales.
Comme le veut l’adage moderne : Punk’s not dead !